Huçul
Huçul | |
Huçul bai rouan en liberté | |
Région d’origine | |
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Région | Carpates : Roumanie, Pologne, Hongrie et Ukraine |
Caractéristiques | |
Morphologie | Poney de selle et de trait léger |
Taille | 1,23 à 1,45 m |
Robe | Bai, bai-brun, alezan, touts robes avec le gène dun, dont pie |
Tête | Profil légèrement camus |
Pieds | Petits et solides |
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Le Huçul (ukrainien : гуцул ; polonais : koń huculski ; roumain : Hutul) est une race de poney très rustique, originaire des Carpates. Selon sa provenance, il est de type léger ou lourd. Il est menacé de disparition.
Dénomination
Il est également nommé « poney des Carpates » ou « Tarpan des montagnes » ou bien « tarpan des forêts »[1]. Son nom lui vient de ses éleveurs, les Huçuls.[réf. nécessaire]
Histoire
Le Huçul est souvent décrit comme un descendant du Tarpan[2],[3]. Cependant, cette description s'inscrit dans une mode européenne consistant à voir une ascendance Tarpan chez de nombreuses races de petits chevaux rustiques, sans pouvoir en apporter la preuve[S 1].
Il provient sans doutes d'une souche primitive médiévale croisée avec le cheval mongol[1] et divers autres chevaux élevés dans les plaines[3]. Il est croisé avec l'Arabe durant le XIXe siècle, époque où se met en place un élevage systématisé[2]. Son biotope montagnard le préserve de la plupart des croisements[1].
Dans les années 1950, il ne reste plus qu'une douzaine de juments poulinières de la race en Pologne[P 1]. En 1972, différents éleveurs de Tchécoslovaquie créent une association de race pour préserver le Huçul de l'extinction, avec quatre juments âgées et un unique étalon de la lignée de Gurgul[4]. En 1994 est formée la « Hucul international federation », afin d'unifier les méthodes d'élevage.
Description
Taille et poids
Il existe de grandes différences dans les fourchettes de taille indiquées par les auteurs. Le Huçul toise de 1,23 à 1,33 m d'après l'auteur italien Maurizio Bongianni[2]. Bonnie Lou Hendricks (université de l'Oklahoma) indique quant à elle 1,27 à 1,45 m[5], et le guide Delachaux 1,32 à 1,45 m[1]. L'autrice tchèque Helena Kholová cite une taille moyenne de 1,42 m, avec un tour de poitrine de 1,50 m et un tour de canon de 20 cm[3].
Morphologie
Le type général est médioligne, avec une bonne harmonie d'ensemble[2] et une ossature forte[3]. Il est souvent comparé au Konik, une autre race primitive originaire d'Europe de l'Est, mais il en diffère par ses caractères morphologiques[S 2].
Tête
La tête est proportionnée au corps, de profil légèrement camus selon Bongianni[2], alors que le guide Delachaux le décrit au contraire de profil légèrement convexe[1]. Selon Kholová, la tête est lourde et de profil rectiligne à convexe[3].
Les oreilles sont petites et de forme pointue[2]. L’œil est petit[2],[1]. Les naseaux sont larges[2].
Corps et membres
L'encolure est plutôt longue selon Bongianni[2], le guide Delachaux et Kholová la décrivant au contraire comme courte[1],[3]. Elle est portée relativement haut[3].
Le garrot est légèrement sorti selon Bongianni[2], plutôt plat selon Kholová[3]. La poitrine est large et profonde[2]. L'épaule est un peu inclinée selon Bongianni[2], droite selon le guide Delachaux[1]. Le dos est large[1], long et droit[2]. La croupe est inclinée, avec une queue attachée bas[2].
Les membres sont plutôt courts[1], musclés et dotés d'un canon long et d'articulations solides[2]. Le pied est petit, le sabot solide[2].
Les crins sont abondants, ce qui se traduit par un toupet touffu sur la crinière, une crinière longue et bien fournie, de même que la queue est riche en crins[2],[1].
Robe
Les robes les plus communes sont le bai sous toutes les nuances, l'isabelle (bai dun), le souris (noir dun) et le louvet (fumé), et plus rarement le gris[2],[1]. On trouve aussi le pie[1] et l'alezan avec des crins lavés.[réf. nécessaire]
La robe porte souvent des marques spécifiques telles que la raie de mulet, des zébrures sur les membres et une croix de saint André sur l'épaule[6],[1].
Tempérament et entretien
Sa sobriété et sa résistance sont reconnues, en particulier lors du travail en montagne[2]. Il est généralement coopératif[2]. Il dispose d'une très bonne longévité[1].
Utilisations
Le Huçul a été utilisé comme cheval de travaux agricoles et de traction légère, ainsi que comme cheval de bât[2]. Il peut aussi être monté, en particulier pour la randonnée équestre[1].
Il est utilisé en équithérapie[1].
Diffusion de l'élevage
L'étude menée par l'Université d'Uppsala pour la FAO et publiée en août 2010 signale le Hutsul comme race européenne régionale transfrontière, avec une présence attestée en Tchéquie, Pologne, Slovaquie, Allemagne, Hongrie, Roumanie et Ukraine[7]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de poneys peu connues au niveau international[8].
Ce petit cheval est élevé au haras de Siary près de Gorlice, et dans toute l'Europe centrale.[réf. nécessaire] La race a aussi été diffusée vers la Grande-Bretagne via un haras, dès le XIXe siècle[2].
L'effectif est en 2016 d'environ un millier de chevaux à travers le monde, dont 800 femelles capables de se reproduire[1].
En Ukraine
En 2014, une quarantaine de Huçuls sont élevés près d'Odrzechowa en Pologne dans le cadre d'une collaboration polono-ukrainienne visant à réintroduire cette race dans son biotope montagnard ukrainien d'origine[P 1]. Un haras de Huçul a été créé par Gennady Romanenko dans l'oblast de Vinnytsia en 2016[P 2].
Notes et références
- ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Rousseau 2016, p. 241.
- ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Bongianni 1987, p. 116.
- ↑ a b c d e f g et h Kholová 1997, p. 36.
- ↑ Hendricks 2007, p. 109.
- ↑ Hendricks 2007, p. 108.
- ↑ Hendricks 2007, p. 110.
- ↑ (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 11-12 ; 62 ; 67.
- ↑ (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 63..
Références scientifiques
- ↑ (en) Lilla Lovász, Antoine Fages et Valentin Amrhein, « Konik, Tarpan, European wild horse: An origin story with conservation implications », Global Ecology and Conservation, vol. 32, , e01911 (ISSN 2351-9894, DOI 10.1016/j.gecco.2021.e01911, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- ↑ (en) M. Komosa et H. Purzyc, « Konik and Hucul horses: A comparative study of exterior measurements », Journal of Animal Science, vol. 87, no 7, , p. 2245-2254 (DOI 10.2527/jas.2008-1501, lire en ligne [html]).
Références de presse
- ↑ a et b « Préservé en Pologne, le petit cheval huçul attend de retrouver son Ukraine natale », sur Le Parisien, (consulté le )
- ↑ (uk) Oleksander Ponomarenko, « Гуцулики повертаються » [« Le retour du Huçul »], Gazeta.Ua, (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Association française du Huçul
- [vidéo] Le Huçul, un cheval menacé d'extinction qui renaît en Pologne - AFP sur YouTube
- (en) « Hucul / Poland (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)
- (en) « Hucul / Hungary (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)
Bibliographie
- [Bongianni 1987] Maurizio Bongianni (trad. de l'italien par Elisabeth de Lavigne), Les chevaux, vol. 1503, Paris, Éditions Solar, (ISBN 2-263-01202-8), « Huçul ».
- [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Carpathian pony », p. 108-110. .
- [Kholová 1997] Helena Kholová (trad. du tchèque par Marie-Jo Dubourg-Savage, ill. Jan Hošek), Chevaux, Gründ, (ISBN 2-7000-1832-X), « Le Huçul », p. 36.
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Hutsul », p. 473-474.
- [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Huçul », p. 241.
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