Gouvernement Léon Gambetta
Troisième République
Président de la République | Jules Grévy |
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Président du Conseil | Léon Gambetta |
Formation | |
Fin | |
Durée | 2 mois et 12 jours |
Coalition | Union Républicaine, Gauche Républicaine, Centre gauche |
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IIIe législature | 372 / 545 |
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Gouvernement Jules Ferry I Gouvernement Charles de Freycinet II
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Le gouvernement Léon Gambetta (ou Grand ministère Gambetta) désigne les 73 jours, du au , pendant lesquels Léon Gambetta accéda à la Présidence du Conseil de la Troisième République en France.
Lors des élections législatives d'août-, l'Union républicaine de Gambetta arrive en tête (204 députés) des formations de gauche. Il devient difficile pour Jules Grévy de différer de nouveau sa nomination au poste de chef de gouvernement. La nouvelle Chambre s'installe à la mi-octobre. Jules Ferry, violemment attaqué par Clemenceau sur l'affaire tunisienne démissionne le . Grévy invite Gambetta à composer le nouveau ministère.
Composition
Nominations du 14 novembre 1881
Fonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Président du Conseil des ministres | Léon Gambetta | Union républicaine |
Fonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Ministre des Affaires étrangères | Léon Gambetta | Union républicaine | ||
Ministre de la Justice et Garde des Sceaux | Jules Cazot[1] | Union républicaine | ||
Ministre de l'Intérieur | Pierre Waldeck-Rousseau | Union républicaine | ||
Ministre des Finances | François Allain-Targé | Union républicaine | ||
Ministre de la Guerre | Jean-Baptiste-Marie Campenon | |||
Ministre de la Marine | Auguste Gougeard | |||
Ministre de l'Instruction publique et des Cultes | Paul Bert | Union républicaine | ||
Ministre des Travaux publics | David Raynal | Gauche républicaine | ||
Ministre du Commerce et des Colonies | Maurice Rouvier | Union républicaine | ||
Ministre des Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery[1] | Gauche républicaine | ||
Ministre de l'Agriculture[2] | Paul Devès | Gauche républicaine | ||
Ministre des Arts | Antonin Proust | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères | Eugène Spuller | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État à la Justice | Félix Martin-Feuillée[1] | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État à l'Intérieur | Guillaume Margue | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État aux Finances | Adolphe Lelièvre | Gauche républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État à la Guerre | Eugène Blandin | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État aux Travaux publics | Désiré-Jules Lesguillier | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État au Commerce et aux Colonies | Félix Faure | Union républicaine | ||
Sous-secrétaire d'État à l'Agriculture | Edmond Caze | Union républicaine |
Nomination du 16 novembre 1881
Fonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Sous-secrétaire d'État à l'Instruction publique et aux Cultes | Arthur Chalamet | Gauche républicaine |
Bilan
L'opinion est déçue et le qualificatif de grand ministère est appliqué plutôt par dérision. Gambetta ne peut convaincre les grands chefs républicains d'entrer dans le gouvernement. Jules Ferry est trop marqué par un an de gouvernement ; Charles de Freycinet et Léon Say se récusent, le premier par prudence, le second car il n'approuve pas le recours à l'emprunt et le rachat des chemins de fer souhaités par Gambetta ; Henri Brisson préfère conserver la présidence de la Chambre. Gambetta fait appel à des hommes jeunes et peu connus, essentiellement ses propres fidèles.
Le cabinet est jugé pléthorique par ses contemporains[3]. La création de deux nouveaux ministères à l'agriculture et aux arts est contestée au point que la Chambre en mégote les crédits. Dans sa déclaration, Gambetta présente un programme de réformes : réforme constitutionnelle sur le recrutement du Sénat et le recours au scrutin de liste pour l'élection des députés ; réforme de la magistrature ; création de l'impôt sur le revenu ; recours à emprunt pour soutenir l'agriculture et conversion de la rente[4].
Gambetta indispose la gauche en nommant à des postes clé des personnalités conservatrices. La circulaire de Waldeck-Rousseau invitant les préfets à faire preuve d'autorité et ne pas se laisser abuser par les pressions des élus locaux est mal perçue par les députés qui supportent mal par ailleurs l'attitude parfois arrogante du chef du gouvernement. René Goblet, aidé par l'extrême gauche crée le groupe de la Gauche radicale et entraîne avec lui une partie des députés de l'Union républicaine. Le président Jules Grévy combat le ministère en sous-main. Son gendre Daniel Wilson marque son hostilité plus directement à la tribune de la Chambre.
Après le renouvellement du tiers du Sénat en qui conforte la majorité républicaine, Gambetta dépose son projet de révision le . Il prévoit l'extinction des sénateurs inamovibles, l'élargissement du corps électoral par une meilleure représentation des grandes villes, la prééminence de la chambre des députés en matière budgétaire. L'extrême gauche est favorable à la suppression du Sénat et souhaite une révision illimitée. La commission chargée d'étudier le projet est très opposée à Gambetta. En séance publique, le , c'est le principe de la révision illimitée qui est adopté. Gambetta remet le jour même sa démission à Grévy.
Sur le plan extérieur, Gambetta poursuit la politique de Jules Ferry en Tunisie et met en place le protectorat. Dans l'affaire d'Égypte, il est partisan d'une présence française aux côtés des Britanniques, mais les gouvernements suivant, plus timorés, abandonneront la tutelle de ce pays à la Grande-Bretagne.
C'est à la fin du ministère que se produit le krach de l'Union générale.
Fin du gouvernement et passation des pouvoirs
- Le , Léon Gambetta remet la démission du Gouvernement au président de la République, Jules Grévy à la suite du vote de la chambre en faveur d'une révision illimitée de la Constitution, alors que Gambetta souhaitait une révision limitée et face à une opposition de l'extrême-gauche, de la Gauche radicale et d'une partie des républicains les plus modérés comme Bernard Lavergne sans oublier l'Union des droites[5],[6].
- Le , Jules Grévy nomme Charles de Freycinet à la présidence du Conseil.
Notes et références
- « Journal officiel de la République française », sur Gallica,
- ↑ a b et c Membre du précédent gouvernement ayant conservé son poste
- ↑ Détachée du commerce, l'agriculture devient un ministère à part entière
- ↑ d'où le mot d'humour répété dans les couloirs « Gambetta a de l'étoffe, mais trop de doublure » cité par François Broche dans La Troisième République Pygmalion 2001
- ↑ François Broche op. cit. p. 339
- ↑ Grévy, Jérôme., La république des opportunistes, 1870-1885, Perrin, (ISBN 2-262-01344-6 et 978-2-262-01344-8, OCLC 40053309, lire en ligne), p. 297-358
- ↑ "Votes des députés du 26 janvier 1882" Journal des débats politiques et littéraires, 28 janvier 1882.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) John Patrick Tuer Bury, Gambetta's Final Years : The Era of Difficulties, 1877-1882, Londres / New York, Longman, , XI-392 p. (ISBN 0-582-50302-7, présentation en ligne).
- Vincent Dubois, « Le ministère des arts (1881-1882) ou l'institutionnalisation manquée d'une politique artistique républicaine », Sociétés & Représentations, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11, , p. 229-261 (ISSN 1262-2966, e-ISSN 2104-404X, DOI 10.3917/sr.011.0229, lire en ligne).
- Jean-Marie Mayeur, Gambetta, la patrie et la république, Paris, Fayard, , 556 p. (ISBN 978-2-213-60759-7, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne].
Articles connexes
- Troisième République
- 1881 et 1882 en France
v · m Gouvernements de la IIIe République | |
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Gouv. provisoire | |
Thiers |
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Mac Mahon |
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Grévy |
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Carnot |
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Fallières | |
Poincaré |
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Deschanel | Millerand II |
Millerand |
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Doumergue |
|
Doumer |
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Lebrun |
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Gouv. provisoires |
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Gouvernement révolutionnaire : Commune de Paris |
v · m Gouvernement Léon Gambetta (14 novembre 1881 - 26 janvier 1882) | |||||
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Sous la présidence de Jules Grévy | |||||
Affaires étrangères | Léon Gambetta | Léon Gambetta Président du Conseil | |||
Justice | Théodore-Jules Cazot | ||||
Finances | François Allain-Targé | ||||
Guerre | Jean-Baptiste-Marie Campenon | ||||
Intérieur | Pierre Waldeck-Rousseau | ||||
Instruction publique et Beaux-Arts | Paul Bert | ||||
Marine | Auguste Gougeard | ||||
Commerce et Colonies | Maurice Rouvier | ||||
Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery | ||||
Travaux publics | David Raynal | ||||
Arts | Antonin Proust | ||||
Agriculture | Paul Devès | ||||
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