Collection Borghèse

Page en cours de traduction ().

Cet article est en cours de traduction l’article intitulé « Collezione Borghese » en italien.
Pour cette raison, il peut y avoir des lacunes dans le contenu, des erreurs syntaxiques voire du texte non traduit.
Vous pouvez aider au développement de Wikipédia en continuant la traduction.


Le Bernin, Buste du cardinale Scipione Borghese, v. 1632, Galerie Borghèse.

La collection Borghèse est une collection d'œuvres d'art née au XVIIe siècle à Rome et représentant l'une des plus grandes expressions de la culture baroque. Elle a été constituée par la famille Borghese (ou Borghèse). Elle doit son évolution et son prestige au cardinal Scipione Caffarelli-Borghese, neveu du pape Paul V, l'une des personnalités les plus influentes et les plus clairvoyantes du mécénat romain de l'époque[1].

La collection, qui comprend des pièces archéologiques, des sculptures romaines, des tableaux des Vieux Maîtres et d'art moderne, mais aussi des éléments d'ameublement (meubles, objets), fut dès le début parmi les plus importantes et remarquables de la ville et d'Europe, conservée dans les possessions de la famille Borghèse, essentiellement dans la Villa Borghèse du Pincio, dans le palais du Borgo (aujourd'hui Palais Giraud-Torlonia et le Palais Borghèse du Campo Marzio[2].

Elle comprend des œuvres du Caravage, de Raphaël, de Titien et d'art de la Rome antique. Les Borghese ont aussi acheté de nombreuses œuvres aux principaux peintres et aux sculpteurs de leur époque : Scipione Borghese a commandé deux bustes-portraits au Bernin[3],[4]. La majeure partie de la collection est demeurée intacte et est exposée à la Galerie Borghèse, même si une partie importante des sculptures classiques a été vendue au musée du Louvre en 1807, par les héritiers de la famille, qui entra dans les collections napoléoniennes. En 1902, l'État italien acheta le reste de la collection et la plaça dans un musée à l'intérieur de la résidence historique du Pincio, donnant ainsi naissance à la Galerie Borghèse[1].

Histoire

XVIIe siècle

Collection du cardinal-neveu Scipione Borghese

Origines
Raphaël, Les Trois Grâces, 1504-1505, musée Condé, Chantilly.

Les premières œuvres de la collection, d'origine toscane, apparaissent vers 1519, avec Pietro Borghese (1469-1527), originaire de Sienne et sénateur de Rome à partir de 1515 à la demande du pape Léon X.

Le noyau le plus important de la collection est cependant dû à l'importante collection de cipione Caffarelli-Borghese, dont l'ascension sociale se déroule parallèlement à l'accession au trône papal en 1605 de son oncle, le frère de sa mère, le pape Paul V Borghese. La passion pour l'art conduit le cardinal-neveu à ne reculer devant rien pour acquérir de nouvelles pièces pour sa propre collection : celle-ci commence avec des œuvres appartenant au patrimoine familial, précisément quelques sculptures et peintures anciennes de maîtres toscans cataloguées dans les collections de Pietro, dont Les Trois Grâces de Raphaël (aujourd'hui au musée Condé de Chantilly). Elle se poursuit avec des achats, des saisies et des commandes pour former l'une des plus importantes collections d'art italiennes[1]. Sa collection est décrite en termes poétiques dès 1613 par Scipione Francucci.

Une grande partie de la collection est d'abord constituée d'antiquités trouvées lors des différentes fouilles effectuées parmi les possessions des Borghèse, comme celles des jardins de Lamia, près de l'Esquilin, ou des jardins de Salluste au Campo Marzio[1]. Les goûts artistiques du cardinal sont hétérogènes ; il est un collectionneur passionné et un amateur des expressions artistiques les plus diverses, mais les œuvres qui le séduisent sont toutes orientées vers un langage qui a pour dénominateur commun celui de l'art ancien : les peintures médiévales et byzantines sont quasi absentes des collections, alors qu'il y a des œuvres remarquables de peintres qui étudient pourtant de près la statuaire classique, comme Le Bernin, Le Dominiquin, Titien, Guido Reni, Bronzino, Nicolas Poussin, Raphaël, Le Caravage, ou encore Rubens[5].

Agrandissement de la collection
Le Caravage, Garçon avec un panier de fruits, entre 1593 et 1594, Galerie Borghèse.

La collection de Scipione n'est pas seulement le résultat des commandes qu'il passe auprès des peintres et sculpteurs de l'époque : elle s'enrichit surtout grâce aux collections d'autres personnes, données, achetées ou même confisquées[1]. En 1607, il reçoit en cadeau de son oncle le pape Paul V 107 œuvres saisies par le pontife à l'atelier du Cavalier d'Arpin, parmi lesquelles se trouvent le Garçon pelant un fruit, Le Petit Bacchus malade et le Garçon avec un panier de fruits du Caravage. L'année suivante, le Retable Baglionide Raphaël est pris de force de nuit de la chapelle Baglioni de l'église San Francesco al Prato de Pérouse et transportée à Rome pour être donnée au cardinal Scipione par motu proprio.

Hermaphrodite endormi restauré par Le Bernin, musée du Louvre.

Parmi les achats les plus importants, figurent ceux de 1605 de La Madone des palefreniers du Caravage, rejetée par la Confrérie peu avant son installation dans la basilique Saint-Pierre, celle d'une partie de la collection de Tommaso della Porta, sculpteur et antiquaire, dont proviennent les Centaures de Furietti (aujourd'hui au musée du Louvre à Paris) et les bustes des Douze Césars de Giovan Battista della Porta (aujourd'hui à la Galerie Borghèse), ceux de 1608, dont la collection du cardinal Enzo Bentivoglio, d'où proviennent une partie des œuvres d'origine ferraraise qui composent la collection, comme les deux paysages de Nicolò dell'Abbate et Girolamo da Carpi, et celle du cardinal Paolo Emilio Sfondrati, d'où proviennent environ 71 tableaux, dont certaines pièces qui deviendront parmi les plus précieuses de la collection, comme l'Amour sacré et Amour profane de Titien (maintenant à la Galerie Borghèse), le Portrait du pape Jules II (maintenant à la National Gallery de Londres) et La Vierge de Lorette (maintenant au musée Condé de Chantilly), toutes deux de Raphaël. L'achat de l' Hermaphrodite endormi, restauré plus tard par le Bernin (aujourd'hui au musée du Louvre), date également dans la même période, qui est trouvé en 1608 entre les thermes de Dioclétien et les jardins de Salluste, en échange duquel le cardinal s'engage à contribuer financièrement à l'édificatuion de l'église en construction sur ce terrain, à l'acquisition du Gladiateur Borghèse (aujourd'hui au musée du Louvre), découvert lors de fouilles effectuées près d'Anzio[1], et enfin Le Souper à Emmaüs du Caravage (aujourd'hui à la National Gallery de Londres), acquis après 1605, provenant de la collection de Ciriaco Mattei[6].

Durant ces années, où Scipione se concentre sur l'acquisition du plus grand nombre d'œuvres possible pour lui-même, le cardinal est cependant également attentif aux commandes artistiques adressées aux artistes romains du XVIIe siècle : Giovanni Baglione, à qui il demande de peindre Judith avec la tête d'Holopherne en 1608, Rubens, Giovanni Lanfranco, qui reçoit parmi les commandes les plus importantes celle de décorer la voûte de la salle des Empereurs de la villa du Pincio avec le grand cycle du Conseil des Dieux (1624-1625), Le Guerchin, avec la Gloire du saint (1622-1626) pour la basilique San Crisogono (aujourd'hui au Lancaster House à Londres)[7], Lavinia Fontana, Lodovico Cigoli, Guido Reni, qui est déjà à Rome, appelé en 1613 par le pape Borghèse pour décorer la chapelle de l'Annunziata du palais du Quirinal, qui est en cours de rénovation dans ces années grâce aux interventions promues par Paul V lui-même et pour la création en 1614, de la fresque du Chariot de l'Aube sur la voûte de la salle principale du casino familial du palais du Quirinale, pour laquelle le paiement est enregistré en 1616, Orazio Gentileschi, qui en 1611, décore la voûte d'un autre casino du même palais avec des fresques avec des Histoires des Muses (l'ensemble du complexe du Quirinal deviendra plus tard le Palais Pallavicini Rospigliosi) et d'autres artistes[8].

  • Guido Reni, fresque du Chariot de l'Aube sur la voûte du casino du palais Pallavicini Rospigliosi (anciennement Borghèse)
    Guido Reni, fresque du Chariot de l'Aube sur la voûte du casino du palais Pallavicini Rospigliosi (anciennement Borghèse)
  • Giovanni Lanfranco, fresque du Conseil des Dieux sur la voûte de la Salle des Empereurs de la Villa Borghèse Pinciana
    Giovanni Lanfranco, fresque du Conseil des Dieux sur la voûte de la Salle des Empereurs de la Villa Borghèse Pinciana
Villa Borghèse Pinciana, aujourd'hui Galerie Borghèse.

Les collections sont à l'origine réparties entre les différentes propriétés de la famille Borghèse, toutes créées à la demande et sous la direction du cardinal Scipione, qui est l'un des hommes les plus puissants de Rome, avec un revenu annuel d'environ 90 000 écus en 1609, qui s'élève à 140 000 écus à partir de 1612[9].

L'acquisition de la La Chasse de Diane et de la Sibylle de Cumes du Dominiquin remonte à environ 1617, commandée à l'origine par le cardinal Pietro Aldobrandini mais volée par Borghèse après avoir détenu de force le peintre émilien en prison dans le but de faire chanter le cardinal « rival », qui lui vend les deux œuvres[1],[10].

Le Caravage, Portrait du pape Paul V, v. 1605-1606, Galerie Borghèse.

La majeure partie de la collection est transférée à l'intérieur de la Villa Pinciana et dans son jardin, lorsqu'elle est achevée, vers 1615 ; une autre partie, toujours relative aux œuvres picturales et aux découvertes archéologiques, se trouve dans le Palazzo di Borgo de la via della Conciliazione, propriété des Borghèse de 1609 à 1635, et qui devient plus tard celle de la famille Torlonia ; une autre partie de la collection se trouve dans le palais Borghèse du Campo Marzio, construit en 1591, toujours sur mandat du cardinal et au nom du nouvel acheteur, le cardinal Camillo Borghese (futur pape Paul V). Ce dernier commande au Caravage vers 1605 son portrait en robe papale, encore conservé aujourd'hui dans les salles du palais (où il se trouvait avec une grande partie de la galerie de peintures jusqu'au début du XXe siècle) car il ne faisait pas partie des collections d'État de la Galerie Borghèse. Une autre partie de la collection se trouve alors dans le palais Pallavicini Rospigliosi (commandé par Scipione et qui reste dans la famille pendant une courte période jusqu'en 1616) ; enfin, une autre partie de la collection se trouve à la Villa Mondragone à Frascati, principalement des antiquités trouvées dans les environs[8].

Commandes au Caravage et au Bernin

Les commandes les plus prestigieuses directement initiées par Scipione Borghese sont celles liées aux relations que le cardinal entretient avec deux des artistes les plus importants et les plus influents de Rome de l'époque : le jeune Gian Lorenzo Bernini, exclusivement en sa qualité de sculpteur, et non pas comme architecte, qui, grâce à ces commandes, impose bientôt son rôle sur la scène artistique de la ville, et Le Caravage, auteur déjà établi et déjà présent dans les collections de Scipione, qui fait ses demandes « à distance » car l'artiste a déjà fui la cité papale ; il est présent dans les collections avec douze de ses tableaux (entre acquisitions et commandes)[11].

De 1615 à 1623, Le Bernin exécute pour le cardinal de très célèbres groupes sculpturaux, encore conservés aujourd'hui dans la Galerie, donc la La Chèvre Amalthée avec Jupiter enfant et un faune, Énée, Anchise et Ascagne, L'Enlèvement de Proserpine, créé en 1621 mais qui restera dans la Galerie seulement deux ans, Scipione l'ayant offert en cadeau au cardinal Ludovico Ludovisi (la sculpture est ensuite rachetée par l'État italien au XXe siècle et exposée à nouveau dans la Galerie), le David, initialement commandé par le cardinal Alessandro Damasceni Peretti pour sa résidence de Montalto delle Marche, ce n'est qu'après la mort prématurée de ce dernier que Scipione Borghese reprend la commande, et enfin Apollon et Daphné, achevé en 1625 et qui est la dernière œuvre réalisée par le sculpteur pour le neveu du cardinal[1].

  • Énée, Anchise et Ascagne (1619).
    Énée, Anchise et Ascagne (1619).
  • L'Enlèvement de Proserpine (1621–1622).
    L'Enlèvement de Proserpine (1621–1622).
  • Apollon et Daphné (1622–1625).
    Apollon et Daphné (1622–1625).
  • David (1623–1624).
    David (1623–1624).

Adjonctions postérieures

En 1682, une partie de l'héritage d'Olimpia Aldobrandini s'ajouta à la collection Borghèse ; elle comprenait des pièces des collections du cardinal Giovanni Salviati et de Lucretia d'Este.

Logement de la collection

Pour abriter sa collection, Scipione aménagea un vaste domaine et vignoble du Pincio en un vaste jardin et un ensemble de palais, la Villa Borghèse. Il utilisa aussi la Villa Mondragone à cette fin. En 1775, l'architecte Antonio Asprucci fut chargé de rénover la Villa Borghèse, qui était un musée semi-public depuis le XVIIe siècle.

Galerie Borghèse

La villa Borghèse abrite encore une grande partie de la collection dans ce qui est appelé la Galerie Borghèse. Nombre des sculptures qui s'y trouvent sont exposées aux endroits pour lesquels elles ont été créées, y compris les œuvres du Bernin.

Peintures du Caravage

Autres peintures remarquables

L'Amour sacré et l'Amour profane du Titien
Danaé du Corrège

Collection de Bernin

La petite collection de Bernin (dont Scipione fut le premier mécène) comprend une grande partie de sa production de sculptures profanes ; son éventail va d'œuvres de jeunesse, telles que La Chèvre Amalthéa avez Zeus enfant et un faune (1615)[12], aux dynamiques Apollon et Daphné (1622–25) et David (1623), considérées comme des œuvres majeures de la sculpture baroque. De plus, la Galerie Borghèse présente trois bustes : deux du pape Paul V (1618–20) et un de son mécène, Scipione Borghese (1632)[13]. La collection comprend enfin des premières œuvres maîtrisées qui tiennent un peu du maniérisme, telles que Énée, Anchise et Ascagne[14] (1618–1619) et Le Rapt de Proserpine[15] (1621–22), imitation de l'œuvre de Giambologna, ainsi qu'une allégorie personnelle de La Vérité[16] (1646–52).

Acquisitions du Louvre

Arès Borghèse au Louvre.

En 1807, à cause d'ennuis financiers et des pressions exercées par son nouveau beau-frère, Napoléon Bonaparte, Camille Borghèse vendit 344 pièces antiques de la collection (154 statues, dont quelques pièces de premier ordre ; 160 bustes, 170 bas-reliefs, 30 colonnes et divers vases) à l'État français à un tarif inférieur aux prix du marché. Parmi ces pièces, qui se trouvent maintenant au musée du Louvre, on trouve:

Camille Borghèse les remplaça par d'autres pièces mises au jour par des fouilles sur sa propriété (dont la mosaïque des Gladiateurs, trouvée en 1834) et des peintures provenant des magasins et des caves de ses résidences, de sorte que les pertes de 1807 semblaient être compensées dès les années 1830, et la collection était encore reconnue pour l'une des plus belles du monde[17]. Camille acheta même la Danaé du Corrège à Paris en 1827.

Notes et références

  • (it)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en italien « Collezione Borghese » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Borghese Collection » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g et h Touring Club Italiano 2000, p. 10-13.
  2. Touring Club Italiano 2000, p. 10-13, 16-23.
  3. (it + en) « Bernini Gian Lorenzo Il Cardinale Scipione Borghese », sur thais.it.
  4. (en)« Bernini, Gianlorenzo Bust of Scipione Borghese », sur artchive.com.
  5. Touring Club Italiano 2000, p. 10-13, 24-29.
  6. Marini 2014.
  7. Briganti 1982, p. 66-72.
  8. a et b Touring Club Italiano 2000, p. 16-23.
  9. Granata 2012, p. 25.
  10. (it) « La caccia di Diana » [archive du 9 dicembre 2021], sur Galleria Borghese
  11. Touring Club Italiano 2000, p. 10-13, 184.
  12. (en)« The Goat Amalthea with the Infant Jupiter and a Faun », sur Web Gallery of Art.
  13. (en)« Bernini, Gianlorenzo Bust of Scipione Borghese », sur artchive.com.
  14. (en)« Aeneas, Anchises, and Ascanius », sur Web Gallery of Art.
  15. (en)« Pluto and Proserpina », sur Galleria Borghese.
  16. (en)« Truth Unveiled by Time », sur Galleria Borghese
  17. (en) Anthony Majanlahti, The Families Who Made Rome, Londres, Chatto & Windus, (ISBN 0-7011-7687-3), p. 180.

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Collection Borghèse, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

  • Marie-Lou Fabréga-Dubert, La collection Borghèse au musée Napoléon, Paris, musée du Louvre, éditions, Beaux-arts de Paris,éditions, Paris, 2009, 2 volumes.
  • (it) G. Briganti, Pietro da Cortona o della pittura barocca, Sansoni Editore Nuova s.p.a., .
  • (it) Belinda Granata, Le passioni virtuose : Collezionismo e committenze artistiche a Roma del cardinale Alessandro Peretti Montalto (1571-1623), Campisano Editore, (ISBN 978-88-88168-83-8).
  • (it) Maurizio Marini, Caravaggio : pictor praestantissimus, Newton Compton, (ISBN 9788854169395).
  • (it) Touring Club Italiano, Galleria Borghese, Roma, (ISBN 88-365-2113-4).


  • icône décorative Portail des arts
  • icône décorative Portail du musée du Louvre
  • icône décorative Portail de l’Italie