Art somptuaire

L'art somptuaire est l'ensemble des disciplines et pratiques artistiques décoratives de luxe ayant une finalité est essentiellement esthétique. Il s'oppose en cela à l'art utilitaire.

On peut notamment classer comme « arts somptuaires » la mosaïque, l'orfèvrerie, la dorure, mais aussi certains aspects de la sculpture ou de l'architecture.

Depuis l'Antiquité, dans de nombreux espaces géographiques, des lois somptuaires ont tenté de réguler la création et surtout la possession d'œuvres d'art somptuaire.

Définition

L'art somptuaire peut être abordé de deux manières différentes. Du point de vue de sa finalité, il correspond aux disciplines artistiques dont la finalité est essentiellement esthétique[1].

Du point de vue du travail fourni, l'art somptuaire est celui qui consiste à travailler un matériau rare et cher, comme un métal précieux, des pierres précieuses, de l'ivoire, de l'ambre, du marbre. En fonction de la civilisation et de l'époque qui l'a produit, un art sera plus particulièrement considéré comme « somptuaire ».

Histoire et géographie

Ainsi, dans les civilisations anciennes de l'Extrême-Orient, les arts somptuaires recouvraient le travail du jade, des pierres précieuses, de la laque, de l'émail[2].

  • Art somptuaire en Extrême-Orient
  • Photographie d'une statuette de cheval.
    Une statuette de jade représentant un cheval, dynastie Han, Chine.
  • Boîte laquée ornée de dessins et du caractère 春, soit « printemps ».
    Une boîte laquée de la Dynastie Qing.
  • Vase émaillé représentant des motifs floraux colorés.
    Vase émaillé chinois datant d'entre 1736 et 1795.

Pour la Perse antique, les arts somptuaires recouvrent essentiellement le travail de l'or et de l'argent[3]. On peut y adjoindre également le travail de la tapisserie[4]. Les Sassanides, en plus du travail des métaux précieux, avaient une prédilection pour le stuc et son emploi dans l'architecture de luxe. Ils partageaient également avec les Achéménides un goût pour le travail de pierres fines, en particulier la cornaline, la calcédoine et l'agate[4].

En Occident chrétien, sous les Carolingiens, les arts somptuaires s'expriment notamment dans l'enluminure, la sculpture non monumentale, notamment l'ivoire et la châsse métallique[5].

Notes et références

  1. « somptuaire (sens B ) », Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Faider-Feytmans & Haulot 1957, Avant-propos, p. 6.
  3. William J. Young 1965, Introduction, p. 3.
  4. a et b (es) Joaquín Córdoba Zoilo, « Las artes suntuarias », Université autonome de Madrid (consulté le ).
  5. Carol Heitz, « Art des Hohenstaufen », Encyclopædia Universalis (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Jean Ebersolt 1923] Jean Ebersolt, Les Arts somptuaires de Byzance : étude sur l'art impérial de Constantinople, Paris, Ernest Leroux, , 164 p. (OCLC 879085006, présentation en ligne, lire en ligne)
  • [Faider-Feytmans & Haulot 1957] Germaine Faider-Feytmans (dir.) et Huguette Haulot, Musée royal de Mariemont, Les Arts Somptuaires d' Extrême-Orient, vol. 3, Gembloux, J. Duculot, , 68 p. (ASIN B00AAWK2UQ, lire en ligne)
  • [William J. Young 1965] (en) William J. Young, « Sumptuary Arts of Ancient Persia », Bulletin of the Museum of Fine Arts, vol. 63, no 331,‎ , p. 3-33 (ISSN 0899-0336, lire en ligne, consulté le )
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